«La France est entrée dans un "trou noir". Cette ultime défaite contre la Slovénie (74-88) nous prive des J.O. de Pékin (enfin, du Tournoi de qualifs...), nous oblige à passer par des éliminatoires en vue de l'Euro 2009. Nous nous sommes suicidés au début du quatrième quart-temps subissant l'adresse à 3 points retrouvée (8/10...!) des Slovènes. Notre défense (et notre repli défensif...!), déjà suspecte dans le secteur intérieur a littéralement volé en éclats.Comme le symbole d'une équipe déstructurée, amorphe, incapable de réagir au moment où se jouait le match, même si la Slovénie jouait une partition parfaite.

Nous avons joué par à-coups, vivant au rythme des paniers de Tony Parker, de l'activité de Ronny Turiaf. Notre défense n'aura jamais dans ce Championnat d'Europe eu l'efficacité de 2005 (Belgrade) ou 2006 (Tokyo). Il n'y pas eu ces belles contestations de passes, de déplacements, cette pression sur la balle, ces aides, cette énergie collective qui "démolissent" l'attaque adverse. C'est aussi par une "grosse défense" que se bâtit "l'alchimie" d'une équipe, dans la dureté, dans le partage.

En attaque, le mélange des talents n'a pas pu se faire. Notre jeu rapide a souffert de notre moindre efficacité défensive, notre jeu placé fut totalement dépendant du rythme de Tony Parker. Nous avons trop usé du dribble, chacun cherchant à créer par le dribble... La passe (l'extra-passe ?), les mouvements sans ballon, les prises de positions efficaces ont été oubliés. Dans tout l'Euro combien de back-doors (passages dans le dos de la défense), de alley hoops (passe en l'air), de passes redoublées intérieur-extérieur, de relations entre les "Grands" avons-nous vu? Si nos joueurs sont formatés pour faire autre chose, il conviendrait peut-être d'ajuster nos intentions, nos formes de jeu à leurs qualités, à leur potentiel. Le basket est un jeu de passes. Une équipe qui "bouge" le ballon, vit bien, partage. Cela aura été un des plus gros manques de notre équipe. Ce manque de passes nous a rendus prévisibles, nous obligeant à l'exploit permanent, permettant à nos adversaires de cibler nos forces.

Ce fiasco prive la génération "Tony-Boris" des Jeux de Pékin, il laisse le basket français avec un gros mal de tête. Il y a une pente à remonter, une image à redorer, des qualifs européennes à assurer (avec ou sans les joueurs NBA ?), un gros chantier en quelques sortes. Certes, les Diot, Batum, Jackson, Moerman, M'Baye seront bientôt là, mais c'est la tristesse qui, dans l'immédiat, recouvre les composantes de notre basket...

Tristes, les Espagnols le sont aussi, la Russie d'Andrei Kirilenko (le MVP de l'Euro) est championne d'Europe (60-59), un panier de l'inévitable J.R Holden validant une espèce de hold-up que l'Espagne aura autorisé en manquant trop de lancers-francs (Pau Gasol !). Les Russes n'ont jamais laché, laissant les bombes à trois points ibériques se calmer, poussant Pau Gasol à forcer ses shoots, chloroformant Navarro, trouvant en Savrasenko, un plus formidable aux cotés du parfait Khryapa et laissant J.R Holden mettre ce panier-assassin à 2 secondes du terme. Pau Gasol a eu un dernier shoot : planche,cercle et ça ressort, c'est une vieille "gamell" qui fait pleurer l'Espagne.

La Lituanie ira à Pékin. Les Grecs sont restés courts devant la classe de Siskauskas dans un très bel affrontement. L'Allemagne avec Dirk Nowitzki en XXXXXL prend la 5e place face à la Croatie. La suite, on la connaît et on est triste...»