• L'analyse de Jacques Monclar - 19-08-2006

     

    Ancien international, champion de France en tant que joueur et coach, Jacques Monclar revient sur la défaite de l'équipe de France lors de son premier match du Mondial face à l'Argentine (80-70), un revers qui «n'a rien de déshonorant». Notre consultant, entraîneur de Dijon en Pro A, s'exprime également sur l'entrée en lice victorieuse des Etats-Unis face à Porto-Rico (110-100) et le potentiel de Dwight Howard.

     

    Le Français Florent Pietrus, le 19 août 2006 face à l'Argentine lors du Mondial de basket à Sendai au Japon

     

    «Jacques Monclar, n'y a-t-il pas lieu d'être safisfait de la performance de l'équipe de France malgré la défaite ?

    Perdre de dix points face aux champions olympiques n'a rien de déshonorant. Bien sûr, on peut avoir le sentiment que l'on peut toujours mieux faire. Le rendement des intérieurs en poste bas (sous le cercle) m'a un peu laissé sur ma faim avec juste un dunk de Frédéric Weiss. On doit plus aller au contact dessous et dans ce secteur, on peut peut-être regretter l'opportunisme intérieur d'un Cyril Julian. Mais avec Florent Piétrus, on a quelqu'un qui marque son territoire. Boris (Diaw) a assumé son rôle de leader. Il ne prend pas forcément le match à son compte... car il rend les autres meilleurs. Ce sera toujours un dilemne : dans la situation de l'après TP, c'est à lui de maintenir le collectif. Sinon, on a laissé des points sur lancers-francs et on a subi l'impact d'un joueur à la fin du match. Bien sûr, c'est Ginobili, ce n'est pas n'importe qui, mais un joueur comme Nocioni, lui, ne réussira pas un trois sur quatre à trois points tous les jours.

     

    Argentina's Luis Scola stands over France's Yannick Bokolo during their game at the world basketball championships in, Sendai, Japan, Saturday, August

     

    La bonne performance du jeune Yannick Bokolo est une surprise. Peut-elle s'inscrire sur la durée ?
    Le rôle qu'il a eu ce samedi, c'est celui qu'il a tenu toute la saison avec le Champion de France, Le Mans. Là, il était en sur-intensité, surmotivé, mais sa performance, c'est l'enseignement du jour. Il n'avait pas été scouté (observé par les adversaires) et ça a pu lui donner l'avantage sur ses premières actions mais il a surtout été intense défensivement et ça lui a donné du rythme. C'est une surprise et ça peut être une constante. Aymeric (Jeanneau, le meneur titulaire), lui, a fait du Aymeric. Il ne faut quand même pas oublier qu'il y a deux jours, il devait jouer deux minutes et que là, il se retrouve investi de responsabilités. Cela demande une évolution mentale.

     

    Serbia and Montenegro's Darko Milicic of the NBA's Orlando Magic, right, guards Nigeria's Ime Udoka of the New York Knicks during a preliminary round

     

    La victoire surprise des Nigerians sur les Serbes, que les Français affrontent dimanche, change-t-elle les plans des Bleus ?
    Que les Français gagnent ou perdent contre les Serbes, le suspense est repoussé. On pensait que la situation serait claire après les deux premiers matches mais on en saura plus désormais après le troisième (lundi contre le Nigeria). Le Nigérian Ime Udoka a fait un chantier terrible. En France, on se souvenait de son apport puisqu'il avait failli sauver Vichy en Pro A à lui tout seul (en 2004-2005). Et dans ce groupe, la victoire du Liban est un vrai bonheur et une vraie surprise parce que ca donne une image positive de ce pays dans le sport.

     

    South Korea's Kim Joo-sung (14) looks on as Dwight Howard of the United States grabs a rebound during first half exhibition action Tuesday, Aug. 15, 2

     

    Qu'avez vous pensé de la victoire somme toute modeste (+10) des Etats-Unis sur Porto-Rico ?
    Après la bonne entame des Porto-Ricains, les Etats-Unis sont allés chercher des rebonds offensifs et des interceptions qui leur ont donné des ballons d'attaque directs. Ils ont pu développer leur jeu face à une équipe qui a défendu en zone les trois quarts du temps. A partir du moment où Hinrich, Joe Johnson ou encore Battier ont réussi des paniers de loin, c'était fini. Le coaching était bien géré, ils se sont bien passés la balle. Mais celui qui m'a impressionné, c'est vraiment Dwight Howard. Il faut des joueurs comme ça, qui mélangent verticalité et vitesse de course. Il n'a pas suivi de cursus universitaire, a un profil à la Amare Stoudemire en plus grand et dans les deux, trois ans à venir, il va devenir un joueur dominant.»

    Propos recueillis par Xavier COLOMBANI

     

    crédit photo: Yahoo! Sport


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