• L'analyse de Jacques Monclar - 03/09/2006

    L'analyse de Jacques Monclar - 03/09/2006 - (L'Equipe)


    Pour la dernière fois à l'occasion de ce Mondial, Jacques Monclar nous livre sa vision du tournoi. Notre consultant revient sur l'écrasant succès de l'Espagne en finale sur une Grèce méconnaissable (70-47). «Quand le mental lâche, tout suit», rappelle l'ex-meneur international, présent au Mondial 1986. Les Espagnols ont joué comme «des kamikazes» - «la preuve, ils ont mis un bandeau» - et ont obtenu un succès qui «peut donner des ailes à la sélection»... «en foot.»

     

    Jacques Monclar, comment les Grecs ont-ils pu craquer à ce point-là ?
    Le forfait de Pau Gasol s'est retourné contre eux. Ils n'ont pas supporté d'être favoris, d'aller au-delà de leur mental de guerriers-challengers. On a vu un peu de suffisance dans leur jeu au début avec des passes un peu moins assurées. La grande nouveauté, ce sont leurs pertes de balles sur les "trappes" espagnoles. A la mi-temps, la messe était presque dite mais dans le troisième quart-temps, ils ont eu des balles pour revenir. A moins 17, ils passent cinq attaques sans réussir à marquer. Ils bouclent la période à 12-10 alors qu'avec un 20-10, cela aurait pu être autre chose. Ils ont joué neuf matches en quatorze jours, avec des prolongations, en laissant de l'émotion contre les Etats-Unis. Quand le mental lâche, tout suit... Avec tout le respect que j'ai pour leur science du jeu, là, ils n'ont rien compris.

     

    Ne peut-on pas parler de match parfait côté espagnol, au moins en terme de concentration ?
    L'Espagne était superbe, fière, solidaire. Avec la banderole "Pour Pau", c'était la totale. Pire est une équipe, mieux l'autre est. Aujourd'hui, c'était le croisement absolu. La défense de zone espagnole... Au bout de neuf matches, avec des mecs qui te gueulent dessus, qui bougent les bras dans tous les sens, tu ne sais plus vraiment où tu es. C'étaient des kamikazes en défense. La preuve, après le match, ils ont mis des bandeaux avec des signes japonais. Comme les kamikazes...

     

    Ce titre est finalement une consécration tardive pour un pays qui a toujours compté sur la planète basket.
    Le sport est très important en Espagne et le basket y est un sport important. Cette victoire peut donner des ailes à la sélection en foot. Il faudra faire attention à ça. Ils ont toujours été novateurs en terme de professionalisation, de constructions de salles ou avec l'ULEB (qui gère l'Euroligue). Ils ont été les premiers à naturaliser des Américains, des gens comme Clifford Luyk, Wayne Brabender. Et c'est un basket qui a toujours été marqué par des gros scoreurs, avec plusieurs générations de grands joueurs. Buscato dans les années 1960. Margall ensuite. Corbalan, San Epifanio dans les années 1980. Puis, Villacampa, les frères Martin, dont l'un, Fernando, a joué en NBA avant de se tuer dans un accident de voiture.»

    Propos recueillis par Xavier COLOMBANI


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