• L'analyse de Jacques Monclar - 01/09/2006

    L'analyse de Jacques Monclar - 01/09/2006 - (L'Equipe)
     
    Jacques Monclar revient sur les matches disputés jeudi et vendredi, à savoir les qualifications pour la finale de la Grèce et de l'Espagne, victorieuses des Etats-Unis (101-95) et de l'Argentine (75-74), et le succès français sur l'Allemagne en match de classement (75-73). L'équipe des Etats-Unis est «morte avec ses convictions», estime notre consultant, qui voit en la Grèce le favori de la finale après la blessure de Pau Gasol, vraisembablement victime d'une «fracture du cinquième métatarse».

     

    USAs LeBron James, 6, looks on as Greeces Sofoklis Schortsanitis, 5, shoot free throws in the final moments of their semifinal match Friday, Sept. 1,

     

    «Jacques Monclar, quelle démonstration donnée par les Grecs...
    C'est une très grande victoire, d'autant plus magnifique que les USA ont été bons. En début de match, les Américains étaient agressifs sur le balle, ils coupaient les relations de passes et les Grecs n'y arrivaient pas. Mais ils ont trouvé un point d'ancrage en Papadopoulos, puis Schortsanitis, et on a commencé à voir que les Etats-Unis ne venaient pas assez en aide. Ils ont pris des fautes et des paniers, en fait une leçon de pick and roll. A partir du moment où les Américains ont changé sur les écrans, Papaloukas leur a sorti des (passes) mains gauches d'un autre temps. Yannakis a utilisé un savant dosage entre l'intérieur et les ressorties de balles.

     

    USA's LeBron James (6), left, and Carmelo Anthony (15) walk off the floor as Greece's team celebrates in the background, following the semifinals of t

     

    Cependant, après le bon passage de Dwight Howard, les Américains n'ont-ils pas oublié de jouer à l'intérieur ?
    C'est la nature de cette équipe. Elle est morte avec ses convictions, par le tir à trois points. Des erreurs technico-tactiques, elle en a fait dans ce tournoi et elle serait déjà passée à la trappe contre l'ltalie sans Carmelo Anthony. Mais ils ont compris quelque chose : il faut un meneur fort, quelqu'un du calibre de Jason Kidd, et au moins deux joueurs puissants comme Dwight Howard. Après la blessure d'Amare Stoudemire, on voit qu'ils n'en ont pas dix mille. On va reparler de Shaq.

     

    Spain's Pau Gasol (4), right, drives in with a shot as Argentina's Fabricio Oberto defends on the play during semifinal action Friday, Sept. 1, 2006,

     

    Doit-on être déçu du spectale proposé par la seconde demi-finale ?
    J'ai bien aimé ce match. On a vu une formidable première mi-temps, un vrai bras de fer. Les Argentins ont offert une démonstration de basket pendant sept minutes mais ils se sont ensuite laissé griser par leur adresse extérieure. Ils auraient dû jouer plus avec Scola, Oberto et Wolkowisky. Mais il ne faut pas oublier que les joueurs de ces deux équipes se connaissent très bien. Malaga, Vitoria, Reggio Calabria, ils sont tous passés par là. En seconde mi-temps, ça en devenait invraisemblable. Le match est devenu très défensif. Les Espagnols sont revenus de nulle part, ils ont alors joué la fermeture et ils ont trouvé les hommes providentiels avec Gasol, Garbajosa et le petit Sergio Rodriguez. Il est incroyable celui-là. Et le quatrième quart était un tie-break de tennis où l'Espagne a eu des balles de match.

     

    Argentinas Andres Nocioni (13), left, complains to referee as his teammate Luis Scola looks on during the semifinals against Spain in the World Basket

     

    En tant que coach, auriez-vous demandé une faute sur la dernière action espagnole ?
    C'est une philosophie de vouloir avoir la dernière balle. Nocioni a marqué d'autres trois points. Là c'est raté. Voilà. Ils ont quand même bien joué le coup. Ce tir est peut-être venu un peu tard pour jouer le rebond, et encore.

     

    Spain's Pau Gasol, left, of NBA's Memphis Grizzlies, and his brother Marc celebrate after Spain defeated Lithuania 89-67 in the quarterfinals of the

     

    La blessure de Gasol ne fait-elle pas de la Grèce le favori logique de la finale ?
    Oui. D'après moi, vu le moment où il se blesse, vu là où on lui place la glace et les sanglots qu'il a sur le banc, ça doit être une fracture du cinquième métatarse. C'est l'endroit du pied qui supporte le poids des impulsions... Il pourrait en avoir jusqu'en janvier. Cependant, ils ont gagné avec un Navarro qui n'est pas là à trois points. Mumbru et le frère Gasol, Marc, ne vont pas faire oublier Pau donc ils devraient beaucoup utiliser la défense de zone. Si Rodriguez et Rudy Fernandez mettent dedans, ils ont une chance. Enfin en terme de volume d'équipe, c'est un coup terrible. Surtout qu'ils ont déjà obtenu la médaille qu'ils cherchaient depuis 22 ans.

     

    Frances Ronny Turiaf, 14, looks to the scoreboard during a timeout Wednesday, Aug. 30, 2006, at the world basketball championships in Saitama, Japan.

     

    Qu'avez-vous pensé de la victoire de l'équipe de France sur l'Allemagne ?
    C'était bien de les voir gagner. Turiaf, Gomis, Flo (Piétrus), Diaw, qui a su gagner le match malgré les balles perdues, ils étaient là mentalement. Avoir garanti la sixième place, c'est très bon. Bon, tout n'a pas été parfait dans le monde bleu mais j'ai bien aimé la défense de Flo et Boris sur Nowitzki, ces joueurs qui se lèvent sans réfléchir et rentrent des tirs comme Foirest, Mike Pietrus ou d'autres.

     

    Turkey team members, from right, Semih Erden (13), Serkan Erdogan (9), Kaya Peker (14) celebrate from the bench after Ender Arslan (7), left, scored a three-point basket late in their game against Lithuania at tthe World Basketball Championships

     

    Comment décririez-vous l'équipe de Turquie ?
    C'est un peu comme la Grèce avec moins de talent. Un coup c'est Erdogan, un autre c'est Arslan ou Kuqo - même si là, ils l'appellent Kurtoglu. C'est solide, haut, ça a envie de jouer, ca dispute l'Euroligue toute l'année et comme nous, c'est un basket à deux vitesses, avec de la relance et du contrôle. Avec en sus la maîtrise de Tanjevic. Il faudra faire attention car leurs intérieurs sont grands et mobiles.»

    Propos recueillis par Xavier COLOMBANI

    credit Photo: Yahoo! Sport


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